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La cure termale est un peu à part, ni tout-à-fait
traitement des poussérs, ni tout-à-fait traitement
de fond. Elle a pour rôle d'une part d'aider un traitement
local qui ne guérissait plus les poussées à
rammener la peau à l'état normal, et d'autre part
de diminier le nombre et la fréquence des poussées
dans les mois ou années qui suivront le séjour.
Son efficacité n'est pas due uniquement aux bienfaits de l'eau
thermale mais à un ensemble de choses qui s'associent pour
"chasser" l'eczèma
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* Le séjour climatique de 3 semaines
loin de chez soi permet de se soustraire quelque temps à
ses allergènes et ses soucis habituels, de se remotiver
pour le traitement, de se détendre, de s'exposer au soleil
et d'augmenter son activité physique. Il permet aussi
la rencontre avec d'autres personnes atteintes, ce qui dédramatise
la situation et montree aussi ce que l'on peut obtenir. |
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* Les soins thermaux utilisent d'une part
les effets spécifiques de l'eau thermale (le souffre
est supposé anti-allergique, les silicates forment un
film adoucissant sur la peau, l'eau accélère la
cicatrisation des plaies...) et d'autre part les effets mécaniques
des pratiquesthermales: le bain détend, la pulvérisation
décongestionne, la douche filiforme décape, apaise
les démangeaisons, assouplit et désépaissit
les lichénifications (peau épaissie à cause
du grattage chronique). |
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* Le suivi médical est particulier
: quotidien pendant 3 semaines, il permet beaucoup mieux qu'en
consultation ordinaire d'expliquer la maladie et son traitement,
d'en suivre les effets au jour le jour, de déterminer
le moment idéal pour l'arrêr ou le reprendre, une
veritable mise en situation réelle qui permettre au patient
de ne pas être désemparé lorsqu'il rentrera
chez lui. |
Les effets de la cure ne sont pas toujours immédiats. Les
effets les plus précoses sont davantage dus à la cure
climatique ou au traitement local qu'à ceux de l'eau thermale.
De plus, la cure met la peau en situation difficile (irritation,
déssèchement) et peut par là même provoquer
des "poussées réactionnelles". Ce n'est
que quelques semaines après le retour que la cure exercera
ses effets suspensifs sur les poussées, pour habituellement
plusieurs mois. Si les poussées vont de nouveau en se rapprochant,
une autre cure sera alors nécessaire l'année suivante
pour enforcer les effets de la première, prolonger la période
d'amélioration qui suit le séjour jusqu'à ce
qu'elle couvre l'année entière. Le but de la cure
n'est pas de supprimer définitivement l'eczéma (rappelons
qu'il s'agit d'une maladies génétique) mais de ramener
la peau totalement normale pour n'avoir plus à traiter que
des poussées récentes (avec des traitements courts
et sur de petites surfaces) et d'espacer suffisamment ces poussées
pour que l'eczéma soit "vivable". On peut estimer
qu'à 1 poussée par mois, guérie en 5 jours
de crème, et donc 25 jours de peau normale chaque mois, ce
but est atteint. A plus de 5 jours d'eczéma présent
sur la peau chaque mois, une autre cure est indiquée.
L'eczéma est probablement la meilleure indication du thermalisme
français, avec une moyenne de seulement 2,2 cures pour s'en
débarrasser. Une cure est même suffisante dans la moitié
des cas. Pas mal, non?
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